Nous sommes tous des Sisyphe allemands
Aujourd'hui 22 octobre, il a fait dans l'après-midi 20 ° C tandis que nous remontions la terrasse de St Germain en Laye. Il est vrai que l'année dernière, en pleine Toussaint, nous étions en tee-shirt au mont Saint-Odile, surplombant des nuages blanc coton au dessus de la plaine d'Alsace. On en vient presque à espérer l'hiver à moins que ce ne soit lui, désormais, qui nous espère.
Cela dit, je suis en plein budget. Notre direction des affaires financières nous a envoyé cette année un doument modèle armé d'un code secret qu'il ne reste qu'à compléter de chiffres et de commentaires. L'exercice est fastidieux et finalement désespérant tant on semble se justifier de tout ce qu'on n'a pas fait durant l'exercice - toutes ces magnifiques mesures annoncées avec superbe et aplomb dans le bleu budgétaire n-1 - et de tout ce qu'on a fait qui n'était pas annoncé. Autant dire qu'on est encore loin d'une programmation digne de ce nom des politiques publiques, sans même parler d'évaluation. Bref, chaque année, la roue est réinventée avec plus ou moins de bonheur. Vous avez demandé Sisyphe ? Ne coupez pas !
Sisyphe, plus astucieux des hommes selon Homère, était aussi un brigand et un assassin et on ne sait trop s'il fut puni d'avoir trompé la mort ou de ses vilenies. Pour Camus, c'est bien sûr sa sagacité qui provoque sa perte. Et il en fait l'archétype du héros moderne (sécularisé) pour qui l'absurdité de la vie fonde finalement sa passion à être. On se souviendra de la phrase tant citée : "La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux." (Le Mythe de Sysiphe). Disons simplement qu'il nous faudra encore une fois beaucoup d'imagination. A ce propos, le philosophe allemand Peter Sloterdijk vient de publier un nouveau livre qui nous sera sans aucun doute une grande source d'inspiration. Il a pour titre : "Le palais de cristal : A l'intérieur du capitalisme planétaire". C'est donc lucidement et presque gaiement que nous pousserons le rocher avant que de le voir une fois de plus dévaler.
Bonne semaine à tous.
Cela dit, je suis en plein budget. Notre direction des affaires financières nous a envoyé cette année un doument modèle armé d'un code secret qu'il ne reste qu'à compléter de chiffres et de commentaires. L'exercice est fastidieux et finalement désespérant tant on semble se justifier de tout ce qu'on n'a pas fait durant l'exercice - toutes ces magnifiques mesures annoncées avec superbe et aplomb dans le bleu budgétaire n-1 - et de tout ce qu'on a fait qui n'était pas annoncé. Autant dire qu'on est encore loin d'une programmation digne de ce nom des politiques publiques, sans même parler d'évaluation. Bref, chaque année, la roue est réinventée avec plus ou moins de bonheur. Vous avez demandé Sisyphe ? Ne coupez pas !
Sisyphe, plus astucieux des hommes selon Homère, était aussi un brigand et un assassin et on ne sait trop s'il fut puni d'avoir trompé la mort ou de ses vilenies. Pour Camus, c'est bien sûr sa sagacité qui provoque sa perte. Et il en fait l'archétype du héros moderne (sécularisé) pour qui l'absurdité de la vie fonde finalement sa passion à être. On se souviendra de la phrase tant citée : "La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux." (Le Mythe de Sysiphe). Disons simplement qu'il nous faudra encore une fois beaucoup d'imagination. A ce propos, le philosophe allemand Peter Sloterdijk vient de publier un nouveau livre qui nous sera sans aucun doute une grande source d'inspiration. Il a pour titre : "Le palais de cristal : A l'intérieur du capitalisme planétaire". C'est donc lucidement et presque gaiement que nous pousserons le rocher avant que de le voir une fois de plus dévaler.
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