Laver nos péchés
Je ne crois pas, malgré Mohamed Kacimi (voir infra "Désert") et son analyse si lucide de la société arabe, à une résurgence particulière du religieux. Tout au plus à une crispation identitaire, un vaste ressentiment, liés à cette troisième globalisation (après celle du cosmos grec et de la Renaissance) qui a commencé, selon Sloterdijk, après 1945, où ce n'est plus la seule Europe qui fait l'histoire du monde. Quel monothéisme (quelle religion, quel Dieu) tient encore la route face à la cybersphère, à la technique, à la Science ? La réponse est contenue dans la question. Tout au plus parlera-t-on d'une résurgence, de derniers feux avant l'extinction, d'une pathétique intoxication en guise de parade de réassurance (pour reprendre, hors contexte certes, le mode d'interaction décrit par Goffmann). Le fait que l'islamisme politique soit né dans les facs de Science de Téhéran puis d'Alger démontre en lui même que le propos est ailleurs. Plus de Dieu possible devant les hypothèses quantiques pas plus que de transcendance pour une humanité réduite à un globe certifié, sur-exploité et connu sous toutes ses coutures, à cet espace purement intérieur. L'esprit du terrorisme religieux n'est que l'ultime avatar du fanatisme du ressentiment. Nietzsche a fort bien causé de cette aporie et ce n'est sans doute qu'un mauvais moment à passer.
Et, puisque cet entretemps est le nôtre, ce qui nous parle encore de façon bouleversante procède d'une spiritualité désormais profane. Je n'ai pas mieux pour éclairer ce propos obscur que la dernière strophe d'une chanson de Bruce Springsteen datée de 1978, "Racing in the street" :
Tonight, tonight the strip's just right
I wanna blow 'em all out of their seats
Calling out around the world, we're going racin' in the street
I met her on the strip three years ago
In a Camaro with this dude from L.A.
I blew that Camaro off my back, and drove that little girl away,
But now there's wrinkles around my baby's eyes
And she cries herself to sleep at night
When I come home the house is dark
She sighs, "Baby did you make it all right,"
She sits on the porch of her Daddy's house
But all her pretty dreams are torn,
She stares off alone into the night
With the eyes of one who hates for just being born
For all the shut down strangers and hot rod angels,
Rumbling through this promised land
Tonight my baby and me, we're gonna ride to the sea
And wash these sins off our hands.
Et, puisque cet entretemps est le nôtre, ce qui nous parle encore de façon bouleversante procède d'une spiritualité désormais profane. Je n'ai pas mieux pour éclairer ce propos obscur que la dernière strophe d'une chanson de Bruce Springsteen datée de 1978, "Racing in the street" :
Tonight, tonight the strip's just right
I wanna blow 'em all out of their seats
Calling out around the world, we're going racin' in the street
I met her on the strip three years ago
In a Camaro with this dude from L.A.
I blew that Camaro off my back, and drove that little girl away,
But now there's wrinkles around my baby's eyes
And she cries herself to sleep at night
When I come home the house is dark
She sighs, "Baby did you make it all right,"
She sits on the porch of her Daddy's house
But all her pretty dreams are torn,
She stares off alone into the night
With the eyes of one who hates for just being born
For all the shut down strangers and hot rod angels,
Rumbling through this promised land
Tonight my baby and me, we're gonna ride to the sea
And wash these sins off our hands.