samedi 16 juin 2007

Mise en veille



Relisant distraitement mes derniers messages, je suis frappé par leur densité souvent absconse, leur absence de légèreté et de respiration, pour tout dire, leur caractère oppressé (je passe sur les contradictions qui ne sont le plus souvent qu'apparentes, faute de nuances, de clarté). Tout le contraire d'un Sloterdijk et, plus encore, d'un Baudrillard. Les textes jetés là semblent l'être sous l'influence d'une urgence, voire d'une angoisse latente, ce que trahit leur gravité, gravité dont j'espérais pourtant me défausser. Ecriture compulsive qui est sans doute en elle-même un symptôme, mais de quoi ? Quelque chose d'un testament fragmentaire comme écrit au détour de l'imminence de l'absence, du silence, d'un départ brutal. Or, tout le talent d'écrire, et d'écrire quoi que ce soit, tient à l'inverse du pari de la vie comme continuum. Tut mir leid. Combien il est absurde de se sommer à écrire quand l'écriture est justement tout sauf une sommation ? Qu'on est loin de la construction d'un monde rival du réel, et le défiant, et proche de l'affairement stressé de la vie urbaine ! C'est d'ailleurs peut-être dans cet échec que se tient, en creux, en négation, l'affirmation d'une écriture autrement salvatrice. Par contraste, on se dirait alors que c'est tout l'inverse qu'il faut faire, et mobiliser, les forces de la danse et de la légèreté, et ce serait alors là ma victoire, en creux. Ma victoire serait alors de dévoiler a contrario ce qu'il faut absolument faire, à savoir, se débarrasser sérieusement de tout esprit de sérieux. Si seulement !

Que l'on laisse faire la vacance, l'été, la décantation dans le tamis du temps ! A bientôt.